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"La Cité du Train et Electropolis sont des atouts culturels et touristiques pour notre territoire."

Portrait Claude Welty

Le Musée Electropolis est inauguré à Mulhouse en 1992, face au Musée Français du Chemin de Fer. Presque 30 ans plus tard, Electropolis s’impose comme un lieu de référence dans le domaine du patrimoine de l’électricité. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette épopée muséale et le rôle que vous avez joué depuis votre arrivée ?

Le Musée Electropolis s’est installé à proximité immédiate du Musée Français du Chemin de Fer à la fois pour bénéficier de l’aura internationale de son voisin mais également pour renforcer le pôle muséographique mulhousien déjà riche de tous ses musées industriels et techniques.
J’ai eu la chance de participer dès les débuts en 1985, au projet du Musée Electropolis. J’en suis devenu directeur en 1997.
De belles collaborations entre nos deux musées ont jalonné cette période. Citons l’exposition commune « Produire, Séduire » de nos collections d’affiches publicitaires très complémentaires.
Mais avant cela, j’ai un lien tout particulier avec le Musée du Chemin de Fer puisque en 1984 mon projet de fin d’étude en muséologie était consacré à une exposition « La Bataille du rail » qui se déroulait dans la mezzanine du musée.
Il est vrai que dans les années 1970, encore gamin, j’adorais déjà visiter le musée situé alors dans l’ancienne rotonde SNCF, à la Gare du Nord.

 

Comme la Cité du Train avec SNCF, Electropolis entretient des liens privilégiés avec EDF. Peut-on dans ce contexte parler de « musée d’entreprise » ?

Bien qu’en lien très fort depuis sa création avec son grand mécène EDF, le Musée Electropolis ne se positionne pas comme un musée d’entreprise. C’est l’ensemble de la civilisation de l‘électricité, de son histoire technique, scientifique et sociale, qu’il vise à embrasser par son exposition et ses collections. Bien entendu des éléments majeurs du patrimoine d’EDF rejoignent régulièrement les collections. En témoigne le gigantesque rotor de 153 tonnes provenant de la centrale de Fessenheim, entré dans les collections en ce début d’année.

Le musée Electropolis de Mulhouse a reçu le mercredi 7 avril le don du plus gros objet de son histoire : un rotor de la centrale nucléaire de Fessenheim. Au-delà de ses 153 tonnes et de son intérêt technologique et pédagogique, cette nouvelle pièce, qui trônera désormais dans le Jardin des énergies, représente près de quatre décennies d’histoire industrielle alsacienne. Crédit photo : EDF

De quelle manière a évolué la collection au fil des années ? Comment s’organise la politique d’acquisitions et la valorisation de ces objets du quotidien ?

La grande différence avec le Musée du Chemin de fer, héritier des fantastiques collections de la SNCF, est qu’aux débuts d’Electropolis et ce jusqu’en 1985, un seul objet était présent : la grande machine Sulzer BBC.
Au fil du temps s’est constituée la collection de près de 12 000 objets qui se compose pour moitié d’objets scientifiques et industriels et pour moitié d’objets domestiques, de loisir et de communication. Les dons ont longtemps constitué la principale source d’acquisition. Aujourd’hui des acquisitions ciblées parfois à titre onéreux permettent également de compléter les manques. Régulièrement des évolutions de présentation dans le parcours permanent permettent de présenter les nouvelles acquisitions. La dématérialisation des expositions ouvre également de nouvelles possibilités de valorisation : la présence du musée sur Google Art et Culture en est un bon exemple.

 

Voisins et complémentaires, de quelle manière Electropolis et la Cité du Train peuvent-ils contribuer au dynamisme local et au développement de la connaissance du patrimoine industriel ?

Depuis leur création, ils y contribuent largement tous deux. Tous leurs projets patrimoniaux et pédagogiques pensés pour le plus large public sont autant d’atouts culturels mais aussi touristiques pour notre territoire. Une bonne collaboration entre les deux musées a toujours prévalu et ne peut que se poursuivre tout en s’inscrivant dans une vision plus large partagée par l’ensemble exceptionnel des musées du Sud Alsace.

Vue aérienne du musée Electropolis et de la Cité du Train, 2009 – Crédit photo : Yves Schmitt, Fonds Electropolis

Quels sont les projets en cours et futurs pour le musée que vous dirigez ?

Après des années de préparation, nous inaugurons le Jardin des énergies qui est à la fois un espace paysagé créatif mais aussi un jeu innovant en réalité augmentée pour valoriser le patrimoine et expliquer les enjeux de la production et de la distribution de l’électricité. Dans l’avenir de nombreux projets devraient permettre d’actualiser et développer le parcours de visite. A court terme, un pavillon sera aménagé et agrandi pour offrir au public scolaire des possibilités confortables de pique-niquer. Cela facilitera les visites croisées entre nos deux musées ; Encore un exemple de complémentarité et de collaboration !