Construction du bâtiment de réserve

C’est en 1994 qu’est signée la convention de dépôt entre SNCF et l’association du musée. Ce document réaffirme le lien qui unit les deux instances à travers la collection. Un an plus tard, en 1995, un nouveau bâtiment de réserve est inauguré. Financé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Région, le Département et la Ville de Mulhouse, cet espace s’étend sur 10 000 m2. En 2002, la collection de l’association reçoit l’appellation “musée de France”. Plus d’une trentaine d’années après les premiers échanges entre André Malraux et Michel Doerr en 1969 et vingt ans après la visite du directeur des musées de France, M. Landais, en 1982, ce label réaffirme l’importance des musées techniques. La gare, à travers la grande exposition organisée au Centre Pompidou en 1978-1979 (Le Temps des gares), et l’ouverture du musée d’Orsay dans l’ancienne gare parisienne en 1986, s’élève elle-même dorénavant au rang d’objet d’art et d’écrin muséal.

La DRAC coupe le ruban des réserves, photographie, in L’Alsace, 21 mai 1995, Collection Cité du Train
La DRAC coupe le ruban des réserves, photographie, in L’Alsace, 21 mai 1995, Collection Cité du Train

Le 25e anniversaire
du musée

C’est en 1996 que la ville de Mulhouse et la SNCF célèbrent leur noces d’argent. Au programme des 25 ans : expositions sur le cinéma, les métiers du rail, exposition internationale de modélisme organisée par le RAMCAS et surtout, visite de l’usine Alsthom en train à vapeur grâce à l’AMEEF (Association Mulhousienne d’Études et d’Excursions Ferroviaires). Sur le carton d’invitation, les visiteurs sont avertis : un train de collection peut en cacher un autre. Et pour cause : le MFCF n’est pas le seul à souffler ses 25 bougies. Le Chemin de fer touristique de la vallée de la Doller (CFTVD), rebaptisé ensuite TTDA (Train Touristique Doller Alsace), fête également son quart de siècle. Proposant des voyages à vapeur sur le tronçon Cernay-Sentheim, le chemin de fer touristique se voit également confier la restauration de matériels roulants classés au titre des monuments historiques. La mise en place d’un billet combiné avec le musée dès le début des années 2000 permet aux visiteurs de se plonger dans la vie d’une locomotive, des ateliers au musée.

Le carnaval de Mulhouse

Carton d’invitation aux 25 ans du musée, 1996, Collection Cité du Train
Carton d’invitation aux 25 ans du musée, 1996, Collection Cité du Train

Le musée comme plateau

Cette rétrospective virtuelle ne serait pas suffisante pour décrire l’ensemble des concerts, tournages et shootings organisés au MFCF dans les années 80. Lieu de création et d’inspiration inépuisable, le musée devient tour à tour plateau de tournage et salle de spectacle. La Tête et les jambes en 1977, Marcel Amont en 1980, Musica en 1985 et 1991, Talk Talk en 1986, LUI en 1989, ou encore les protagonistes de Sacré soirée en 1994 : tous ont laissé une trace au sein du musée où le train, loin de servir de simple décor, endosse souvent le rôle de personnage principal.

Le musée salle de concert ! Musica 85’, Photographie issue d’un extrait de presse, 1985, Collection Cité du Train
Le musée salle de concert ! Musica 85’, Photographie issue d’un extrait de presse, 1985, Collection Cité du Train

2003 : Le Train Capitale

“La mission des organisateurs d’une exposition rétrospective est délicate et compliquée entre toutes. Il faut rechercher et découvrir les objets qui peuvent présenter un intérêt; il faut ensuite obtenir des heureux possesseurs de ces objets qu’ils consentent à s’en dessaisir, et enfin il faut veiller au transport de ces pièces extrêmement précieuses. »

Maurice Bixio, Introduction à la Notice sur l’Exposition centennale des moyens de transport, 1901

En 2002, le musée est en effervescence. Certains matériels roulants s’apprêtent en effet à quitter l’Alsace pour les grandes artères parisiennes. Cet événement majeur, largement filmé, commenté et photographié, porte le nom de “Train Capitale”. Du 17 mai au 15 juin 2003, la Buddicom, la Crampton, la BB 9004, la PR2 ou encore la voiture sanitarisable sont exposées sur les Champs-Élysées sous le regard enchanté du public. Organisé par la SNCF en partenariat avec Bombardier, Alstom ou Siemens, cet événement s’impose comme une entreprise titanesque. De Mulhouse à Paris, son organisation a en effet nécessité des mois de préparation et le soutien de l’armée, notamment au moment des convoiements par la route. Cette exposition en plein air, permettant de valoriser la collection SNCF, diffuse par ailleurs un air de nostalgie. Un peu plus de 100 ans après l’Exposition universelle de 1900, les mots de Maurice Bixio résonnent encore entre les contre-allées bordant la plus belle avenue du monde.

Du Musée Français du Chemin de Fer à la Cité du Train

Au début des années 2000, le Musée Français du Chemin de Fer prépare sa mutation. Alors que dix matériels roulants s’exposent sur les Champs, les travaux mulhousiens débutent. François Seigneur (1942-2019), architecte sélectionné, propose un renouvellement thématique de la muséographie.

Si le bâtiment A d’origine est conservé, les bâtiments B et C laissent quant à eux place à un large hall coloré : le Parcours Spectacle. Pallier les baisses de fréquentation et renouveler l’image du musée comptent parmi les principaux arguments. Simultanément, la société Culture Espaces, déjà gestionnaire de la Cité de l’Automobile, est désignée pour assurer le mandat de gestion. Une nouvelle ère débute : celle de la Cité du Train.

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Gcemotions, Cité du Train – Travaux 2003-2005, 2005, Vidéo Cité du Train

Prochain arrêt :

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